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CABARET - Lido2Paris

 Cabaret est une comédie musicale très importante dans le répertoire du genre, et c’est toujours un plaisir de pouvoir redécouvrir cette œuvre, qui arrive pour deux mois sur les Champ-Élysées dans la salle nouvellement baptisée Lido2Paris. Il est bien sûr tres difficile de ne pas comparer cette version à celles déjà présentées, et notamment à celle toujours à l’affiche dans le West End, mise en scène de façon remarquable par Rebecca Frecknall

Saluons donc d’abord l’audace de Jean-Luc Choplin qui, comme à son habitude arrive un monter un spectacle de grande qualité, et qui promet de belles choses pour l’avenir. 

Mais commençons par le plus convaincant, Sam Buttery qui a la lourde tâche de reprendre le rôle du Emcee, le fameux maître de cérémonie. Celui qui fait tant parler les haters et autres  grossophobes sur la toile en ce moment, est pourtant parfait dans cette vision du rôle (car bien loin des autres Emcee que l’on a pu connaître). Son Welcome du début nous fait apprécier le show dès le début jusqu’à la chanson “I Don’t Care Much“ qu’il nous chante d’une manière rarement entendue, clairement le moment le plus fort du spectacle, en tout cas celui qui m’a le plus touché. Je ne peux pas en dire autant de l’interprétation de Lizzy Connolly dans le rôle de Saly Boyles. Ce n’est certainement pas de sa faute, mais sa Sally ne me convainc pas du tout. Trop propre sur elle, pas assez abîmée, presque trop classe pour que l’on y croit. Son “Cabaret” (qui vient juste après “I Don’t Care Much” m’a laissé de marbre, même si elle le chante très bien, cela restait beaucoup trop gentil, assez fake dans l’intention.  Et là, je suis tout de même obligé de comparer avec Amy Lennox que j’ai pu voir et entendre à Londres, qui sait vous retourner les tripes en moins de 2 minutes, je n’avais jamais entendu autant de gens se moucher en même temps! Il m’avait fallu plusieurs jours pour m’en remettre d’ailleurs… Le reste du groupe s’en sort presque mieux (c’est normal, les rôles sont moins importants), le duo Fräulein Schneider/Herr Schultz fonctionne très bien, en particulier grâce à Sally Ann Triplett, bien connue du public anglais. Oliver Dench, un peu plus en retrait dans le rôle de Clifford Bradshaw, fait tout de même le job, alors que Ciarán Owens pourrait être un peu plus incisif à mon goût dans celui de Ernst Ludwig. Le Chorus, bien plus nombreux que dans d’autres productions, aide à remplir la scène, qui, à ma grande surprise est tout de même bien plus grande que je ne l’imaginais. Il faut souligner aussi la qualité du son dans cette salle, car trop souvent négligé dans d’autres salles parisiennes. 

Pour finir, la mise en scène de Robert Carsen, bien qu’assez classique, est plutôt réussie. Malheureusement je n’ai pas été convaincu par la fin (encore une fois, trop difficile de passer après la version londonienne), et ce serait difficile de vous expliquer pourquoi sans vous spoiler, mais là, chacun se fera son avis. 

Malgré ces quelques réserves, il faut bien dire que c’est une chance d’avoir ce genre de shows dans notre capitale. N’hésitez pas à passer les portes de ce Cabaret qui se fermeront  le 3 février 2023.

 

V.M.L

L'histoire :

1929-1930. Clifford Bradshaw, un écrivain américain en difficulté, arrive à Berlin, à la recherche d'inspiration pour son prochain roman. Lors de sa première nuit dans la Capitale, Cliff se retrouve dans le Kit Kat Klub, une boîte de nuit minable supervisée par l'étrange, omniscient et sexiste Maître des cérémonies, "le Emcee". C’est là qu’il  rencontre Sally Bowles, une artiste de cabaret vive et talentueuse, mais complètement perdue. Sally et Cliff commencent une relation. Cependant, au fil du temps, la situation à Berlin passe d'excitante et vitale à inquiétante et violente ; Ernst, le premier ami allemand de Cliff, s'avère être un membre prometteur du Parti nazi, et Herr Schultz, un collègue de pensionnaire de la maison d'hôtes de Fraulein Schneider (et la fiancée de Schneider), est victime d'un crime haineux. Lorsqu'il découvre que Sally est enceinte, Cliff décide qu'ils doivent partir pour l'Amérique immédiatement, avant que les choses ne s'aggravent. Sally, effrayée, confuse et incertaine qu'elle sera jamais vraiment capable d'échanger son style de vie actuel pour devenir mère au foyer, se fait avorter et dit à Cliff qu'il doit partir sans elle.


Photos De La Production

Représentation du 6 décembre 2022

Livret: Joe Masteroff

Music: John Kander

Lyrics: Fred Ebb

Mise en scène: Robert Carsen, Luis F.  Carvalho 

Chorégraphie: Fabian Aloise

costumes: Luis F. Carvalho

Lumières: Robert Carsen, Giuseppe Di Lorio

Orchestrations:

Direction musicale: Bob Broad

 

Les personnages:

Sally Bowles: Lizzy Connolly 

Emcee: Sam Buttery 

Cliff Bradshaw: Oliver Dench 

Fräulein Schneider: Sally Ann Triplett 

Herr Schultz: Gary Milner 

Ernst Ludwig: Ciarán Owens 

Fräulein Kost: Charlie Martin 
Carl Au, Rhys Batten, Hannah Yun Chamberlain, Anya Ferdinand, Elizabeth Fullalove, Fraser Fraser, Luke Johnson , Dominic Lamb, Darnell Mathew-James, Natasha May Thomas, Nic Myers, Rishard-Kyro Nelson, Liver Ramsdale, Clancy Ryan, Charlie Shae-Waddell, Kraig Thornber, Poppy Tierney

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Bernie (samedi, 31 décembre 2022 14:32)

    Super review ! J’ai hâte pour la prochaine.