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STARMANIA - La Seine Musicale

 Nul besoin d’être devin pour prédire le succès du nouveau Starmania, qui débarque à la Seine Musicale pour 3 mois avant de partir pour une tournée dans plusieurs villes de France. Les nombreux tubes présents dans le show feront leur effet auprès de tous les fans déjà conquis. 

Et pourtant, de bonnes chansons suffisent-elles à faire une bonne comédie musicale? (Oui, je sais, Starmania est un "Opéra Rock", mais un  Opéra rock n’est-il pas un genre de comédie musicale? Ceci est un autre débat).

Mais laissons de côté l’œuvre en elle-même et concentrons-nous sur cette production mise en scène par Thomas Jolly. C’est certain, ils ont voulu nous en mettre plein la vue, à grand renfort de lumière à rendre un aveugle épileptique, de fumigène à gogo et surtout de décibels à m’en faire saigner les oreilles. Car oui, le son est très (trop) fort (il faut le vivre pour le croire) et gâche de ce fait, 50% du show. La mise en scène est très inégale, parfois très belle, parfois ennuyeuse et sans émotion.

Après une très belle ouverture (un piano blanc sur scène transpercé de rayon lumineux),  le show commence par le titre Monopolis, chanté par une Cristal très fébrile dont la voix dans  les aigus me fut très inconfortable (elle se rattrapera dans les autres chansons qu’elle chantera beaucoup mieux). Malgré tout, le tableau est réussi, la présentation de tous les personnages est bien trouvée avec ce carrousel représentant une tour de la ville. 

Vient ensuite le célèbre Quand on arrive en ville. Malheureusement, la mise en scène est plate,  Côme (Johnny Rockfort)  manque de charisme et se permet même de sortir de son personnage quand il se trompe dans les paroles, et les danseurs qui l’entourent ne sont là que pour faire du remplissage. On a l’impression que rien n’est chorégraphié. Parlons maintenant du Cast. Oui, c’est génial de donner sa chance à des gens totalement méconnus, mais pour un show de cette ampleur, on pourrait s’attendre à des voix plus atypiques. Hormis la voix de Magali Goblet (Stella Spotlight) qui apporte une vraie signature au personnage, et David Latulippe (Zéro Janvier) qui assume bien le rôle, on reste sur des choses très lisses. La voix "cassée" de Côme est plutôt intéressante mais je crains qu’il ne puisse aller au bout des 3 mois quand on l’entend chanter SOS d’un terrien en détresse (qu’il chante plutôt bien mais sans aucune émotion d’ailleurs). Le Cast de Marie-Jeanne (interprété par Alex Montembault) est pour moi le plus raté. On a l’impression qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait sur scène. Tout est chanté de la même manière. Seul son Ziggy passe bien musicalement, cachée derrière sa guitare. Tous sont accrochés à leur micro main; hey les gars! On a inventé le micro tête depuis! Ça les aurait peut-être aidés à mieux se déplacer. Il n’y a pas de fausse note, ils savent tous chanter, ce n’est pas le problème. Mais cela manque de sincérité, d’authenticité. Les costumes n’aident pas non plus à faire rêver…Quelle tristesse! Tout est gris, tout est…banal. Bien sage. On nous montre l’an 2000 comme un passé alors que l’histoire devrait nous le montrer comme un futur. 

Pour résumer, un show avec énormément de moyens mais manquant totalement de passion, de bons chanteurs qui manquent cruellement de sincérité. Une mise en scène trop inégale avec des costumes trop simplistes, trop fades. 

Ce 4 novembre fut la première Avant-Première, croisons les doigts qu’ils réussissent à peaufiner le show… et qu’ils baissent ce foutu son!!!!

Mais sinon, tout va bien, comme d’habitude, le public criera au génie …

 

V.M.L

L'histoire :

 Dans un futur proche, l’Occident n’est plus qu’un seul pays. Dans ce monde où planent les spectres du terrorisme et du totalitarisme, trois histoires d’amour sont vécues en parallèle. Chacun aura à décider de ce qu’il fera de sa vie.

Monopolis, nouvelle capitale de l’Occident, est terrorisée par les Étoiles Noires, une bande ayant pour chef Johnny Rockfort qui agit sous l’emprise de Sadia, un travesti agitateur de la haute société qui descend le soir dans les souterrains et donne ses ordres. Ils se rencontrent à l’Underground Café sous le regard amusé de Marie-Jeanne, la serveuse automate.
Au-dessus de ce café souterrain s’élève la Tour Dorée, un building de cent vingt et un étages au sommet duquel se situe le bureau de Zéro Janvier, milliardaire qui se lance dans la politique en devenant candidat à la présidence de l’Occident. Il base sa campagne sur le retour à l’ordre et sur l’édification du Nouveau Monde atomique. Zéro Janvier devient ainsi l’ennemi juré de Johnny Rockfort et des Étoiles Noires.


 Représentation du 04 novembre 2022


music:
Michel Berger

Lyrics:  Luc Plamondon

Mise en scène: Thomas Jolly

Chorégraphie: Sidi larbi Cherkaoui

Scénographie: Emmanuelle Favre

costumes: Nicolas Ghesquière

Direction musicale:  Victor Le Masne

 

Les personnages:

Cristal: Lilya Adad en alternance avec Gabrielle Lapointe

Johnny Rockfort: Côme (doublure : William Cloutier)

Sadia: Miriam Baghdassarian (doublure : Ambriel)

Marie-Jeanne: Alex Montembault (doublure : Louise Charbonnel)

Zéro Janvier: David Latulippe (doublure : Aurel Fabregues)

Ziggy: Adrien Fruit (doublure : Nicolas Dorian)

Stella Spotlight: Magali Goblet (doublure : Jeanne Jerosme)

Gourou Marabout: Simon Geoffroy en alternance avec Malaika Lacy

Etoiles noires: Alice NGuyen et Max Carpentier

 


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