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TICK,TICK...BOOM!

Tick,Tick...Boom! Netflix Andrew Garfield

À l’origine, Tick, Tick…Boom! était, comme le présentait son créateur Jonathan Larson, un «Rock monologue» racontant les galères du jeune auteur-compositeur, serveur dans un diner New-yorkais, à l’aube de sa trentaine et dont le rêve est de monter sa comédie musicale SUBURBIA à Broadway sur laquelle il travaille depuis plus de 8 ans. C'est Larson lui-même qui fut sur scène pour racontait sa propre histoire de 1989 à 1993.

J. Larson meurt le 25 janvier 1996, à l’âge de 35 ans, d’une dissection aortique, le matin de la première avant-première de RENT (ultime oeuvre magistrale adaptée de La Bohème de Puccini qui raconte la vie de jeunes tentant de survivre dans le quartier d'Alphabet City à NY menacés par l'épidémie de Sida). Il ne verra donc jamais à quel point son œuvre est devenue importante dans le monde du Musicale, remportant d’ailleurs plusieurs Tony awards.

En 2001, le metteur en scène, David Auburn décide de revisiter Tick, Tick…Boom! C’est ce show, maintenant joué par trois comédiens qui sera présenté, d’abord off-Broadway, puis à Londres en passant par plusieurs tournées américaines et internationales.

C’est en 2018 que l’on apprend que Lin Manuel Miranda (Hamilton) réalisera le film pour Netflix, le scénario étant confié à Steven levenson (Dear Evan Hansen).

Le film est donc disponible sur la plateforme depuis le 19 novembre 2021. La seule chose que l’on peut regretter est justement le choix d’une sortie sur le petit écran, tant le film est magnifique et mériterait amplement d’être vu au cinéma.

Grand fan de Larson, Miranda nous offre une réalisation de toute beauté, notamment sur le tableau de la chanson « SUNDAY » hommage de Larson, admirateur absolu de Steven Sondheim. La chanson faisant référence au final du premier acte de Sunday in the Park with George. Le nombre de cameo dans cette scène est d’ailleurs impressionnante et donnera la chair de poule à quiconque est fan de Musicals. Sans faire la liste complète, on peut citer les participations prestigieuses de Howard McGillin (le fantôme à Broadway pendant 10 ans!!), Joel Grey (Premier Emcee dans Cabaret / magicien dans la production originale de Wicked à Broadway), Brian Stokes Mitchell (Kiss Me, Kate), Phillipa Soo et Renée Elise Goldsberry (Eliza et Angelica dans Hamilton), Phylicia Rashad (connue du grand public pour son rôle de Clair Huxtable dans The Cosby Show) sans oublier Chita Rivera (la Anita de West Side Story / Velma dans Chicago), Bernadette Peters (muse incontestable de Sondheim) et Miranda lui même.

La liste est longue, très longue, et prouve à quelle point le talent de Larson est reconnu dans toute la profession.

Le film ne serait certainement pas aussi réussi sans le talent incroyable de Andrew Garfield qui incarne pendant près de deux heures le rôle de Jonathan. Il nous bluffe dès les premières secondes, tellement drôle dans la fameuse chanson « THERAPY », chantée en duo avec Vanessa Hudgens, parfaitement touchant dans « WHY ».

On notera aussi l’apparition de la formidable Judith Light (Madame est servie) dans le rôle de l’agent Rosa Stevens.

La petite cerise sur le gâteau ? 

Même si le rôle de Sondheim est interprété physiquement par Bradley Whitford  de manière très convaincante, les fans reconnaîtront la vraie voix du Maître Sondheim lui-même lors d’une scène finale, lorsque celui-ci laisse un message au répondeur du jeune Larson. 

En résumé, que l’on connaisse ou non Larson, que l’on soit fan ou non des Musicals, tout le monde trouvera son compte dans cette histoire « semi-auto-biographique » (comme il est précisé) de l’un des talents perdus de Broadway, nous privant d’œuvres certainement incroyables. 

Miranda nous livre un vrai film de passionné, réelle ode à Broadway, aux comédiens, auteurs et compositeurs et offre par la même occasion à Andrew Garfield pas moins que le rôle de sa vie.

À voir absolument.

V.M.L


Sortie le 19 novembre 2021 sur Netflix / 2h 01min / 
Genres MusicalDrameBiopic
Nationalité Américain

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