GHOST Le Musical - Mogador

 Cette année, le choix de Stage Entertainment France s’est donc arrêté sur Ghost The Musical, adaptation scénique du célèbre film de Jerry Zucker (1990). On comprend forcément leur choix quand on connaît le succès phénoménal de cette histoire d’amour fantomatique, portée par un trio Demy/Swayze/Goldberg, formidable. Il ne faut pas oublier que Mogador est d’abord un théâtre qui s’adresse à un public français. Il fallait donc un show qui donne envie aux néophytes de se déplacer en masse et ce, pendant une saison complète (ce n’est pas pour rien que nous retrouverons Le Roi Lion la saison prochaine).

Mais qu’en est-il de la qualité de cette production? 

Le show a été créé à Manchester en 2011 avant d’arriver à Londres avec un livret de Bruce Joel Rubin, sur des musiques de Dave Stewart (Eurythmics) et Glen Ballard.  À part quelques titres plus ou moins intéressants comme Here Right Now, More, Three Little Words ou With You, la partition est quand même assez faible. De bons compositeurs de pop/Rock ne font pas forcément de bons compositeurs de Musicals. Revenons à Mogador qui comme chaque année nous présente ses shows en français. L’adaptation revient à Nicolas Engel. À défaut de bien sonner, cela a le mérite de  faire comprendre l’histoire (ce n’est pas toujours facile avec ce genre de musiques pop, cela donne parfois des choses un peu trop mielleux voire un peu niais). Les comédiens s’en sortent pas mal, dans le jeu et dans le chant, mais le swing manque un peu de punch et de précision. La très bonne surprise est bien entendu  Claudia Tagbo dans le rôle d’Oda Mae. Elle éclipse un peu tout le monde et c’est d’ailleurs lors de sa  première scène que la pièce commence un peu à décoller. La faute à une mise en scène et des décors très/trop conventionnels. En effet, quand on connaît la production londonienne, on peut quand même être très déçu par ce qui nous est proposé ici. Exit les projections de Jon Driscoll, les effets spéciaux incroyables de Paul Kieve (la scène originale quand Sam meurt et se retrouve face à son cadavre donnait la chaire de poule) ou bien encore les lumières de Hugh Vanstone.  La magie n’est plus présente dans cette version. Les décors sont plus traditionnels et nous empêche de rêver, ou de s’émerveiller comme nous aurions du. 

Je vous rassure tout de même, si vous ne connaissez pas l’original et que vous êtes fan du film, vous avez de grandes chances de passer une très bonne soirée.

V.M.L