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IL ÉTAIT UNE FOIS BROADWAY - Palais Des Congrès

Ce Samedi soir avait lieu la deuxième du concert, intitulé Il était une fois à Broadway. Ce qui promettait d’être une belle découverte, au moins pour les non puristes du genre, s’est révélée catastrophique sur de nombreux points. 

Malgré le talent incontestable de la troupe, de la chorale et de l’orchestre Ostinato qui se sont bien défendus, la recette n’a pas pris.

Et pourquoi? Parce qu’il fallait apparemment inviter deux stars Has Been qui ont gâché la fête (certainement le prix à payer pour remplir l’immense salle). Tout d’abord, une Hélène Ségara sous Valium qui tente bien que mal de chanter Memory (Cats) le nez sur le prompteur 99% du temps, et qui revient pour faire encore pire avec 2 chansons de Grease qu’elle va massacrer. (Ce n’est pas pour rien qu’elle n’avait pas fait Notre-Dame-De-Paris en anglais lors de son transfert à Londres, elle ne parle pas anglais, ça se voit et ça s’entend, elle ne sait même pas ce qu’elle chante). Et fini par nous achever sur Beauty and The Beast en duo avec Cyril Niccolai (lui, au moins, se rattrapera de justesse à la fin du show avec un très juste Empty Chairs At Empty Tables (Les Misérables). Puis vient notre deuxième championne de la soirée, Liane Foly (qui a du prendre le même chirurgien esthétique que Liza Minnelli) pour un medley interminable de chansons de Michel Legrand (les demoiselles de Rochefort, Les Parapluies de Cherbourg, Yentl...) en duo avec Benjamin Legrand fils de Michel (pourquoi pas?). La voix n’étant à posteriori plus là, elle essaie donc d’en faire des tonnes, par des gestes improbables, avec un regard qui ne ment pas et qui montre bien qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait là, se trompant sur les paroles malgré la tête plongée dans le prompteur et qui lui vaudra à la fin de la chanson (bien amochée) Papa, Can You Here Me? un (je cite) "on n’est pas dans un Karaoke ici, faut apprendre les paroles" bien mérité, scandé par quelqu’un au premier rang.

Nous ne nous éterniserons pas sur le son, habituellement exécrable de la salle, dont le stagiaire n’a visiblement pas encore été viré. Et c’est la pauvre Fleur Mino qui en fera les frais avec un micro qui ne fonctionne pas pendant plus d’une minute lors de sa chanson Children Will Listen (Into The Wood) de Sondheim. Un peu mollement interprétée d’ailleurs, ce qui est très surprenant de la part de cette artiste talentueuse.

Après tant de déceptions, parlons tout de même de ce qui mérite d’être souligné, à savoir les vrais artistes de la soirée. À commencer par la très pro Manon Taris qui nous offre de beaux  moments comme Don’t Rain On My Parade(Funny Girl), Cabaret, Think Of Me (en version française), People (Funny Girl) admirablement maîtrisés. Puis Anne-Marine Suire, plus discrète, qui interprète Somewhere (West Side Story) tout en simplicité mais de manière très élégante. Quant aux artistes masculins, il y a du bon et du moins bon. Pierre Babolat (pourtant pas prévu au programme) se défend bien, comme toujours, à l’aise sur scène avec The Greatest Star Of All (Sunset Boulevard), Ah Si J’étais Riche, Tradition (Fiddler On The Roof).

Yoni Amar et Julien Salvat s’en sortent plutôt bien.

Le point faible de la troupe se trouve du côté d’Émilien Marion, dont la voix, certes, est sans fausse note, mais est gâchée par une raideur maladive lui donnant un côté névrosé à chacune de ses prestations et un manque réel d’aisance scénique qui ne nous permet pas d’apprécier ce qu’il fait à moins de fermer les yeux. On le sent bien dans son interprétation de Be Our Guest (Beauty & The Beast), ne sachant que faire de ses bras, battant la mesure et qui lui vaudra même de prendre du retard par rapport à l’orchestre. Son interprétation de Being Alive (Company) est impardonnable. Soit il n’a pas du tout compris le sens de la chanson, soit le trac l’a emporté, mais nous avions devant nous quelqu’un de complètement coincé, les yeux exorbitants, sur le point d’imploser. 

Pour finir, la mise en espace est pratiquement inexistante. Les chanteurs entrent côté cours, sortent côté jardin, parfois l’inverse. On les laisse, plantés devant leur micro, statiques, rendant leurs passages sur scène très souvent monotones. 

Le public ne s’est apparemment pas fait berner à en croire les très mous applaudissements de la fin et les nombreuses critiques entendues après le shows, mais évidement les quelques bons amis et proches qui diront que c'était magnifique suffiront à l'ego de certains pour que l'on fasse fi des critiques sans avoir besoin de se remettre en question ...

V.M.L


Représentations du 6 (16h et 20h30) et du 7 octobre 2018 (16h)

 

Orchestre Ostinato  

Avec: 

Manon Taris

Anne-Marine Suire

Fleur Mino

Pierre Babolat

Yoni Amar

Julien Salva

Emilien Marion

Cyril Niccolai

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Sam (dimanche, 07 octobre 2018 11:21)

    Très déçue par ce spectacle qui devait être constamment en mouvement positif ... une longueur permanente malgré une belle prestation de certains chanteurs. ( pas tous)
    Je ne savais pas que j’avais pris une place pour aller voir chanter Helene Segara qui se sentait obligée à chaque fois de faire un laïus et Liane Foly qui ne semblait pas être à l’aise d’etre sur scène. Elles n’ont de cesse de regarder leur prompteur .... un spectacle ne s’improvise pas mais se prépare !
    Par contre, belle prestation de l’orchestre.
    En bref, rien ne vaut un déplacement à Londres et NY pour voir des comedies musicales. Malheureusement , pas posssible tous les jours.
    Sincèrement , je ne conseille pas ce spectacle. Décevant par certaines prestations, mauvaise qualité du son, chanteurs ne connaissant pas leurs textes pour certains, belle tromperie en invitant deux chanteuses qui n’ont aucun intérêt à être la .