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SUNSET BOULEVARD - Bruxelles

Cette année, le festival Bruxellons! a vu grand avec Sunset Boulevard, qui prend place, là où deux ans avant, nous avions pu découvrir Evita, du même auteur, dans sa (très réussie) création francophone. La question est donc : n’ont-ils cette fois-ci pas vu trop grand? 

Bien sûr, nous ne comparerons pas une production du West End ou de Broadway, avec celle d’un festival, qui plus est, en plein air.

 

Les décors et la mise en scène sont de bonne facture mais l'acte I se faisant en plein jour, cela peut gêner à se mettre dans l'ambiance (on sent bien la différence dans le deuxième acte, de nuit où tout devient beaucoup plus beau). D'ailleurs,  la scène de poursuite dans l'acte I est complètement ratée, les voir sur une chaise avec un volant dans les mains était tout sauf une bonne idée (surtout en plein jour), en opposition à celle de l'acte 2 qui nous offre l'arrivée de Norma dans une vraie voiture des années 30 conduite par son chauffeur Max/Franck Vincent et qui a fait son effet.

Les musiciens sont protégés d’éventuelles pluies et "cachés" du public. On a donc du mal à ressentir la vingtaine de musiciens, pourtant bien présents (d'ailleurs, quelques numéros sont un peu trop trainants).

Le point faible est clairement la traduction française qu’en ont faite les deux auteurs. Un manque cruel de poésie fait défaut à cette magnifique partition d’Andrew Lloyd Webber. Très peu de rimes. Cela donne un effet brut, ce qui marchait avec Evita, mais qui là, affaiblit le propos. Malgré cela Anne Mie Gils défend sa Norma Desmond avec conviction et nous transporte volontiers jusque dans sa folie glaçante de la dernière scène, contrairement à Gaétan Borg, bien trop mou dans le rôle de Joe Gillis. Oonagh Jacobs, au contraire est une belle découverte, de par son naturel, sa justesse dans l'intention de son jeu.

En dépit de ces quelques réserves, cette production a le mérite de faire découvrir cette belle histoire très fidèle au film de Billy Wilder (1954) à un public francophone, chose rare du côté français. On passe un très bon moment, et la standing ovation lors des saluts pour Anne mie Giels est largement méritée.

V.M.L

L'histoire :

Un cadavre flotte dans une piscine avec trois balles dans le corps. Flashback. Retour, 6 mois avant le drame.

Le jeune et désargenté scénariste, Joe Gillis, rencontre Norma Desmond, une ancienne star du cinéma muet tombée dans l’oubli lors de l’apparition du « parlant ». Tyrannique, possessive et perdue dans ses souvenirs, elle vit recluse dans un vieux manoir avec Max, son majordome. Tout semble s’être figé dans le temps.

Eblouie par cette rencontre inopinée, elle lui montre le scénario qu’elle a écrit pour son « return » à l’écran. 

Ce projet est délirant et voué à l’échec, mais Joe fait preuve d’opportunisme et accepte de l’aider. Norma a de l'argent, lui a de l'ambition.

Norma tombe amoureuse de lui, mais Joe va, lui, tomber amoureux de la très jeune Betty. Une situation inconfortable devenant à chaque instant plus complexe et plus dangereuse.

Après 20 ans de solitude, Norma se rend aux studios de la Paramount.  

Pour elle, rien n’a changé… Mais le cinéma n'est plus le même et le monde l’a définitivement oubliée.


Représentations du 9 juillet au 28 aout 2018

Livret: Don Black et Christopher Hampton

music: Andrew Lloyd Webber

Lyrics: Don Black et Christopher Hampton

Traduction française: Jack Cooper, Simon Paco

Mise en Scène: Jack Cooper, Simon Paco

Décor: Renata Gorka

Chorégraphie: Kylian Campbell

Lumières: Laurent Kaye

 

Les personnages:

Norma Desmond: Anne Mie Gils 

Joe Gillis: Gaétan Borg  

Max von Mayerling: Franck Vincent 

Betty Schaefer: Oonagh Jacobs 

Artie Green: Steven Colombeen 

Cecil B. DeMille: Guy Pion 

Cecil B. DeMille: Alexandre Von Sivers 

Manfred: Antonio Macipe 

Sheldrake: Floris Devooght 

Ensemble: Bart Aerts, Jolijn Antonissen, Niels Batens, Roland Bekkers, Kylian Campbell, Line Ellegiers, Sonia Sheridan Jacquelin, Hélène Kamers, Damien Locqueneux, Jeroen Logghe, Helena Nijs, Romina Palmeri, Milou Van Mieghem, Jervin Weckx 

 

Les musiciens:

Violon 2 Clément Buvat

Clavier 4 Laure Campion

Clarinette, Bass Clarinet, Alto Sax Gilles Carlier

Clavier 1 Flavien Casaccio

Percussions 2 Toine Cnockaert

Clavier 1 Julie Delbart 

Alto Maxime Devynck

Clavier 3 Thibault Dille

Cors:  David Foiche, Geoffrey Guerin

Trombone Julien Guilloux

Violon 1 Chikako Hosoda

Trompette Pauline Leblond

Violoncelle Camille Ledocq

Flute, Clarinette, Tenor Sax Antoine Lissoir

Guitare Eno Meulenbergs

Flute, Clarinette, Tenor Sax Mathieu Najean

Percussions 1 Pierre Quiriny

Contrebasse Cédric Raymond

Violon 1 Juliette Roeland

Clavier 2 Thomas Vanhauwaert


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